Les troubles de la prostate augmentent avec l’âge et sont principalement due à un processus naturel appelé hyperplasie bénigne de la prostate (HBP), qui voit la prostate augmenter de taille. Les professionnels de santé parlent alors généralement d’adénome de la prostate ou de tumeur bénigne de la prostate1. Ce phénomène est plus fréquent chez les hommes plus âgés et peut être expliqué par plusieurs facteurs, dont certains sont liés à l’hygiène de vie.

Parmi ces différents facteurs, nous pouvons citer par exemple :

  1. Les hormones : elles jouent un rôle essentiel dans la croissance et le maintien de l’équilibre de la prostate. Avec l’âge, la production d’une hormone appelée dihydrotestostérone (DHT) augmente, ce qui stimule la croissance et l’augmentation de la taille de la prostate.
  2. L’inflammation : appelée prostatite, elle est plus fréquente chez les hommes plus âgés. L’inflammation chronique peut perturber le fonctionnement de la prostate.
  3. La modification de la structure tissulaire : avec l’âge, la structure tissulaire de la prostate peut changer, se sur-développer et s’étendre, ce qui peut comprimer l’urètre et entraîner des troubles urinaires, tels que des difficultés à uriner.
  4. Les prédispositions génétiques : certains hommes ont un risque génétique accru de développer une HBP, et donc être plus prédisposés à ces troubles en vieillissant.
  5. Les facteurs environnementaux et l’hygiène de vie : le régime alimentaire, l’activité physique, le stress et l’exposition à des substances nocives, peuvent également jouer un rôle dans le développement de l’HBP.

Il est important de noter que l’adénome de la prostate, bien qu’il soit courant avec l’âge, n’est généralement pas un signe de cancer de la prostate. Cependant, il peut entraîner des troubles urinaires inconfortables, tels que des envies fréquentes d’uriner (pollakiurie), des mictions nocturnes fréquentes, une faible force du flux urinaire, des difficultés à commencer et à arrêter le jet urinaire, et aussi des troubles sexuels avec un jet éjaculatoire moins important qu’auparavant, entre autres.

Un suivi médical régulier est important et si un homme âgé éprouve ce types de troubles, il est conseillé de prendre rendez-vous avec son médecin traitant.

Les aliments à éviter ou à privilégier pour la bonne santé de la prostate

L’alimentation joue un rôle important dans le bon fonctionnement de la prostate, bien que ses mécanismes d’action et son impact ne soient pas encore complétement élucidés. Certains aliments et habitudes alimentaires ont été associés à un risque accru de troubles de prostate, tandis que d’autres peuvent être bénéfiques. Voici quelques exemples généraux en sachant que l’alimentation doit être personnalisée pour s’adapter à chaque situation individuelle :

Aliments à privilégier pour le bon équilibre de la prostate :

  1. Les légumes et les végétaux : consommer une variété de légumes, crus et/ou cuits, et de fruits (en moindre quantité car riches en sucres) riches en vitamines, minéraux, oligo-éléments, fibres et antioxydants, comme les tomates, les brocolis, les épinards, les carottes, les baies, et les agrumes. Les apports en fibres sont aussi souvent oubliés dans notre alimentation habituelle, trop riche en produits ultra-transformés et pauvre en fibres et en micronutriments, alors qu’elles jouent un rôle essentiel dans l’équilibre hormonal (elles piègent les hormones usagées dans les intestins) et l’équilibre du microbiote intestinal. L’augmentation des apports en fibres passent aussi par la consommation de légumineuses, de fruits à coque et de céréales complètes.
  2. Les graisses insaturées : les acides gras de type oméga-3 présents dans les poissons gras (comme les sardines ou le maquereau), le jaune d’œuf liquide, les noix, les graines de lin, de chia ou de chanvre et les huiles de lin, de cameline ou de noix contribuent à réduire l’inflammation tout en participant au bon entretien tissulaire.
  3. Produits à base de soja : ils contiennent des composés appelés isoflavones, qui pourraient avoir un effet protecteur sur la prostate2. Les aliments à base de soja, tels que le tofu et le lait de soja, peuvent être inclus dans l’alimentation si il n’y a pas de contres indications médicales spécifiques.
  4. Thé vert : des études suggèrent que la consommation de thé vert, en particulier le thé Matcha, un des thés verts les plus concentrés en Epigallocatechin (EGCG), un puissant antioxydant, peut être associée à une réduction du risque de cancer de la prostate345.
  5. Les légumes de types alliacés et crucifères : ail (riche en allicine qui est un antioxydant majeur), oignon, échalote, poireau ou ciboulette pour les alliacés, mais aussi les choux (vert, blanc, rouge, kale, etc.), le chou-fleur, le brocoli, le chou romanesco et le chou de Bruxelles, pour les crucifères, contiennent des composés bénéfiques pour la prostate (molécules soufrées, anti-oxydants, etc.).

Aliments à éviter ou à consommer avec modération pour le bon équilibre de la prostate :

  1. Viande rouge : une consommation excessive, en particulier de viande transformée comme les saucisses et la charcuterie, a été associée à un risque accru de cancers6. Il est recommandé7 de limiter la consommation de viande rouge et de diversifier ses sources de protéines avec les volailles, les œufs, les poissons, les légumineuses, les fruits à coques, les céréales complètes, etc.
  2. Produits laitiers : certaines recherches ont suggéré8 qu’une consommation élevée de produits laitiers, en particulier de produits laitiers de vaches, pourrait être associée à un risque accru de cancer de la prostate du fait de la présence de facteurs de croissance naturellement présents dans ces produits. Les produits laitiers ne sont pas obligatoire dans une alimentation équilibrée, sinon un à deux maximum par jour, de préférence de brebis ou chèvre, semble aujourd’hui un principe de précaution intéressant.
  3. Aliments riches en graisses saturées et/ou en sucres : limiter la consommation d’aliments riches en graisses saturées et ou en sucres, tels que les frites, les aliments frits, les gâteaux et les pâtisseries, les produits ultra-transformés peut être bénéfique pour réduire les risques d’inflammation et plus globalement augmenter le bon fonctionnement de l’organisme. Opter pour une alimentation à index glycémiques bas de type méditerranéenne serait là aussi une bonne pratique alimentaire.
  4. Alcools : une consommation régulière d’alcool peut avoir un impact négatif sur la santé globale et celle de la prostate en particulier. Il est donc toujours préférable de préférer des boissons sans alcool (et sans sucres également) et plus généralement de boire de l’alcool avec beaucoup de modération9.

Il est donc essentiel de maintenir une alimentation équilibrée, riche en légumes et végétaux, aliments qui sont des sources importantes de micronutriments, et de limiter la consommation d’aliments transformés, de graisses saturées, de sucres et d’alcool. Mais l’alimentation doit également rester une source de plaisirs et de convivialité pour partager de bons moments avec les personnes qui comptent pour nous. Votre naturopathe peut vous accompagner à retrouver cet équilibre au quotidien.

La naturopathie, en complément de votre suivi médical avec votre médecin traitant, peut en effet vous accompagner à mettre en place un meilleur équilibre alimentaire, à réduire le stress, à mieux dormir et vous proposer également des compléments alimentaires de phytothérapie qui visent spécifiquement à maintenir le bon fonctionnement de la prostate.

Vous souhaitez en savoir plus ? Prendre un rendez-vous de naturopathie à mon cabinet de Francheville ou en téléconsultation en visio ? N’hésitez pas à me contacter.


  1. https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/adenome-prostate/symptomes-diagnostic-evolution ↩︎
  2. van Die MD, Bone KM, Williams SG, Pirotta MV. Soy and soy isoflavones in prostate cancer: a systematic review and meta-analysis of randomized controlled trials. BJU Int. 2014 May;113(5b):E119-30. doi: 10.1111/bju.12435. PMID: 24053483. ↩︎
  3. Gupta S, Hastak K, Ahmad N, Lewin JS, and Mukhtar H. Inhibition of prostate carcinogenesis in TRAMP mice by oral infusion of green tea polyphenols. Proc Natl Acad Sci U S A. 2001 August 28; 98(18): 10350–10355. ↩︎
  4. Surh Y-J. Cancer chemoprevention with dietary phytochemicals. Nature Reviews of Cancer. 2003;3:768-780. ↩︎
  5. Lin C, Shen Y, Hung P, Yu Y, Chen Y. Epigallocathechin gallate, polyphenol present in green tea, inhibits stem-like characteristics and epithelial-mesenchymal transition in nasopharyngeal cancer cell lines. BMC Complementary and Alternative Medicine 2012, 12:201 (30 October 2012) ↩︎
  6. IARC Working Group on the Evaluation of Carcinogenic Risks to Humans. Red Meat and Processed Meat. Lyon (FR): International Agency for Research on Cancer; 2018. PMID: 29949327. ↩︎
  7. https://www.anses.fr/fr/content/l%E2%80%99anses-actualise-les-rep%C3%A8res-de-consommations-alimentaires-pour-la-population-fran%C3%A7aise ↩︎
  8. Tate PL, Bibb R, Larcom LL. Milk stimulates growth of prostate cancer cells in culture. Nutr Cancer. 2011 Nov;63(8):1361-6. doi: 10.1080/01635581.2011.609306. Epub 2011 Nov 1. PMID: 22043817. ↩︎
  9. https://www.ligue-cancer.net/nos-missions/la-prevention-des-cancers/alcool-et-cancers ↩︎