Nos microbiotes, ces microorganismes qui colonisent l’intérieur et l’extérieur de notre corps, sont un sujet de recherche foisonnant. De nouvelles études sont publiées régulièrement et renforcent, par exemple, le rôle central du microbiote intestinal sur notre comportement physique, psychique et dans l’évolution de notre état de santé. Une nouvelle étude vient ainsi de montrer que les neurones de notre cerveau sont sensibles au microbiote intestinal.

Il était connu qu’un certains nombre de molécules, des métabolites microbiens, libérées par le microbiote intestinal se retrouvent dans la circulation sanguine et peuvent moduler les grandes fonctions de notre corps, comme l’immunité, la régulation du métabolisme et les fonctions cérébrales. Ces molécules sont par exemple des acides gras à chaîne courte et des dérivés du tryptophane (un précurseur de la sérotonine, notre « hormone du bonheur ») qui régulent de nombreux processus par le biais de récepteurs largement exprimés à la surface de nos cellules.

Mais la structure même des microorganismes de notre microbiote est également détectée par des récepteurs de reconnaissance de formes qui signalent, par exemple, la présence de virus, de bactéries ou de champignons sur la surface de la muqueuse intestinale, dans les tissus et dans les cellules.

Dans une étude publiée dans la revue Science en avril, des chercheurs ont découvert qu’un récepteur de reconnaissance de formes nommé Nod2, qui aide le système immunitaire à reconnaître des fragments de parois cellulaires bactériennes, est présent sur la surface des neurones du cerveau et en particulier de l’hypothalamus.

L’influence des bactéries intestinales sur les fonctions cérébrales et le métabolisme pourraient donc se faire par la détection directe des composants des bactéries intestinales (muropeptides), par les neurones du cerveau. Les résultats de cette étude montre ainsi que les composants bactériens peuvent atteindre directement le cerveau et modifier le bon contrôle de l’appétit et de la température corporelle, principalement chez les femmes.

Cette étude, qui identifie un mécanisme de détection des microorganismes qui régule notre comportement alimentaire et notre métabolisme, vient renforcer l’importance de notre hygiène alimentaire, de la gestion du stress et de la qualité de notre sommeil, trois grands axes dont l’influence sur notre microbiote intestinal est majeure. Ce sont aussi des domaines importants sur lesquels mes accompagnements naturopathiques se concentrent.