Depuis les années 1990 les nanomatériaux sont de plus en plus présents dans notre environnement quotidien, comme additifs dans les produits alimentaires, cosmétiques ou les médicaments pour améliorer la couleur, la texture ou la conservation des produits. Mais leur utilisation croissante soulève de nombreuses questions sur les risques sanitaires qu’ils peuvent entraîner pour la santé humaine et l’environnement, d’autant plus que la réglementation en France comme en Europe est toujours en cours depuis plus de 20 ans.

Les nanomatériaux ont une taille ou une structure qui comporte au moins une dimension comprise entre 1 et 100 nanomètres environ, soit 10 puissance moins 9 ou dix mille fois plus petits qu’un cheveu humain !

Les nanomatériaux peuvent être naturellement présents dans l’environnement, nuages de poussières dégagés par un volcan ou dans les fumées d’incendies, ou produits par synthèse industrielle ou par certaines activités humaines : émissions des moteurs de voitures, nanoparticules de dioxyde de titane pour blanchir la pâte de dentifrice, nano-oxydes incorporés dans les crèmes solaires pour leur composante anti-UV, etc.

L’évaluation des risques liés aux nanomatériaux se heurte souvent à l’impossibilité d’utiliser les méthodes développées pour évaluer les risques liés aux substances biologiques ou moléculaires « classiques ». En effet la dimension extrêmement petite des nanomatériaux leur confère des propriétés de dissémination et de persistance dans l’organisme et l’environnement sans équivalent.

Au niveau européen, après plusieurs phases de discussion engagées il y a déjà plus de 20 ans, la Commission a lancé du 6 mai 2021 au 30 juin 2021 une mise en consultation publique pour faire émerger une définition révisée des nanomatériaux qui serait déclinable aux différents secteurs d’activité. Espérons qu’elle porte ses fruits rapidement.

En France, depuis 2013, les fabricants, importateurs et distributeurs ont l’obligation de déclarer les nanomatériaux dès lors qu’ils dépassent 100 grammes par an. Ces données sont compilées dans un registre baptisé R-Nano et géré par l’Agence française de sécurité sanitaire (ANSES). Mais dans son avis de décembre 2020 elle estime que les résultats de ce registre sont plus que mauvais.

Ainsi, sur les 52 752 déclarations enregistrées entre 2013 et 2017 et analysées par l’ANSES, 90 % des données essentielles à la caractérisation des nanomatériaux ne sont « pas exploitables » car « absentes » ou « erronées » et cela impacte donc directement et significativement l’évaluation des risques sanitaires potentiels…

Cette impossibilité d’évaluer correctement le risque pour la santé des nanomatériaux se rajouter à celui des produits chimiques de synthèse “classiques” où deux tiers des dossiers déposés par les industriels au niveau européen ne sont pas conformes à la réglementation Reach (registre pour « Enregistrement, évaluation, autorisation et restriction des substances chimiques ») censée protéger la santé et l’environnement

Quelques lueurs d’espoir sont quand même présentes dans l’analyse de l’ANSES avec les nanoparticules de dioxyde de titane (E171), suspectées d’être cancérogènes, et pourtant longtemps utilisées dans les confiseries et bonbons. L’utilisation dans les denrées alimentaires est interdite depuis début 2020, mais elles restent autorisées pour les cosmétiques (dentifrices, crèmes solaires) et les médicaments.

La transition vers une alimentation de bon sens, peu ou non transformée, produite localement et avec des engagements biologiques, fait tout son sens pour freiner cette course à l’innovation technologique dans l’agroalimentaire sans en mesurer les impacts sanitaires. En naturopathie l’hygiène alimentaire est essentielle pour favoriser le retour à l’équilibre de l’organisme, le principe d’homéostasie cher à Claude Bernard.

Si vous souhaitez découvrir comment la naturopathie peut vous accompagner à retrouver un meilleur équilibre alimentaire et une nouvelle hygiène de vie, n’hésitez pas à me contacter pour un bilan naturopathique.