Le goût du sucre est l’une des perceptions sensorielles les plus fondamentales pour l’être humain et les animaux. Cependant il est possible de développer une forte préférence pour le sucre même sans récepteurs du goût sucré dans la bouche. Des chercheurs ont ainsi examiné quel était ce mécanisme indépendant du goût qui pouvait continuer à nous faire préférer le sucre et aussi mieux comprendre les échecs nutritionnels des édulcorants pour réduire notre consommation de produits sucrés.

Dans les années 1800 l’Américain moyen consomme moins de 4,5 kg de sucre par an (1). Aujourd’hui, suite à la large disponibilité du sucre raffiné dans les produits, la consommation moyenne est de plus de 45 kg par an (2).

Le goût sucré est détecté par des cellules réceptrices spécifiques sur l’épithélium de la langue et du palais. Ces cellules envoient des signaux câblés au cerveau pour qu’il reconnaisse les composés du goût sucré. Mais étonnamment, même en l’absence de ces récepteurs, les animaux, comme l’être humain, peuvent encore acquérir une préférence pour le sucre. De plus, bien que les édulcorants artificiels activent les mêmes récepteurs de goût sucré que les sucres, ce qu’ils peuvent faire de manière encore plus intense que le sucre pour certains, ils ne parviennent pas à se substituer au sucre de manière durable dans nos comportements alimentaires.

Dans une étude publiée mi avril dans la revue Nature, des chercheurs on étudié les fondements neurologiques de la préférence pour le sucre et démontré qu’une population de neurones dans les ganglions vagaux et le tronc cérébral est activée par l’axe intestin-cerveau pour créer une préférence pour le sucre.

Ces neurones sont stimulés en réponse au sucre, mais pas aux édulcorants artificiels, et sont activés par l’apport direct de sucre dans l’intestin. Grâce à l’imagerie fonctionnelle, les chercheurs ont pu surveillé l’activité de l’axe intestin-cerveau et identifié les neurones vagaux activés par l’administration intestinale de glucose.

Chez la souris où ce circuit intestin-cerveau a été génétiquement réduite au silence, cela empêche le développement d’une préférence comportementale pour le sucre.

Ces résultats révèlent une voie de détection du sucre de l’intestin au cerveau, essentielle pour le développement de la préférence pour le sucre. En outre, ils expliquent le fondement neurologique des différences dans les effets comportementaux des édulcorants par rapport au sucre, et mettent en évidence le constat d’échecs de l’usage de ces produits de substitution dans les tentatives de réduire la consommation de produits sucrés. Cependant cela pourrait ouvrir la voie au développement de nouveaux édulcorants qui en plus du goût sucré détecté dans la bouche, activeraient également l’axe intestin-cerveau.

Néanmoins un dès meilleurs moyens de mieux comprendre la place que prennent, chaque jour un peu plus, les produits sucrés dans notre alimentation, et leurs impacts sur notre santé, est d’être accompagné par un professionnel de la nutrition, comme le sont les naturopathes, pour cheminer vers une meilleure hygiène alimentaire au quotidien.


1- Elliott, Perry. & Elliott, P. Production of Sugar in the United States and Foreign Countries (US Department of Agriculture, 1917).
2- Sugar and Sweeteners Yearbook Tables https://www.ers.usda.gov/data-products/ sugar-and-sweeteners-yearbook-tables/#U.S.%20Consumption%20of%20Caloric%20 Sweeteners (US Department of Agriculture, 2019).