L’intestin joue un rôle primordial dans notre santé et son maintien : 80 % de notre système immunitaire y est localisé et c’est à son niveau que sont absorbés les nutriments et l’énergie nécessaires au bon fonctionnement de notre organisme.

Le microbiote intestinal : des bactéries qui nous veulent du bien !

Il y a plus d’un siècle, on a découvert la flore intestinale et son rôle important dans la digestion. Composée à 90% de bactéries se nourrissant de nos résidus alimentaires, cette population de micro-organismes constitue ce que l’on appelle aujourd’hui le microbiote intestinal. Et, depuis une trentaine d’années, les recherches scientifiques mettent en évidence des rôles encore plus importants de ce microbiote dans notre santé et notre vitalité.

Escherichia coli, une des nombreuses espèces de bactéries présente dans la flore intestinale.

Bactéries et organisme : une coopération gagnante…

Des études montrent maintenant qu’au delà de la dégradation de déchets alimentaires qu’ils rendent assimilables grâce à la production d’enzymes dont notre corps n’est pas pourvu, cet ensemble de micro-organismes participe à des fonctions essentielles pour notre santé comme :

  • la synthèse de vitamines (vitamine K, B8 ou biotine, B12),
  • la régulation de l’absorption des acides gras, du calcium, du magnésium, etc.,
  • la production d’acides à chaînes courtes réduisant la synthèse de cholestérol,
  • la production d’acide gamma-aminobutyrique, neurotransmetteur possédant des vertus anti-inflammatoires locales,
  • la stimulation du transit intestinal et l’accélération du renouvellement des cellules de la muqueuse intestinale,
  • l’activation et la régulation de nos défenses immunitaires,
  • l’inactivation ou la destruction de bon nombre de souches pathogènes, bactériennes et virales,
  • la désagrégation des toxines et des médicaments,
  • etc.

Ces micro-organismes vivent donc en interaction à bénéfices réciproques avec nous dans une relation dites symbiotique. Ces interactions sont essentielles pour notre santé et notre bien-être. Ajoutons que chacun d’entre nous a ses espèces dominantes de bactéries qui lui sont propres et qui sont en équilibre stable dans le temps.

… mais c’est un équilibre fragile !

En effet, si notre microbiote intestinal est perturbé ou altéré,ces déséquilibres ont des conséquences néfastes sur notre santé. Ainsi, des études ont mis en évidence les liens possibles entre des déséquilibres du microbiote intestinal, ou dysbiose, et certaines pathologies comme l’asthme, l’obésité, les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, etc.

Quelques causes de rupture d’équilibre du microbiote :

Des erreurs d’hygiène peuvent perturber cet équilibre fragile, mais également de nombreux facteurs environnementaux, comme par exemple :

  • une alimentation principalement à base de produits industriels ou déséquilibrée, trop riche en graisses par exemple,
  • l’utilisation régulière d’épices fortes agressant la muqueuse intestinale,
  • la prise d’antibiotiques,
  • une maladie rénale chronique,
  • la présence d’espèces de bactéries pathogènes provoquant une inflammation importante de la muqueuse,
  • etc.

Préserver l’équilibre du microbiote intestinal pour préserver notre santé et notre bien-être.

Si chacun est unique et a ses propres espèces dominantes de bactéries, en attendant d’avoir de nouveaux résultats des recherches scientifiques sur la façon de personnaliser notre alimentation pour équilibrer ou rééquilibrer notre microbiote personnel… ce que nous savons aujourd’hui, c’est qu’à chaque repas, nous pouvons agir pour favoriser les bonnes bactéries en consommant certains aliments qui vont favoriser leur développement et leur activité.

Voici comment :

  • Consommer des « prébiotiques », c’est à dire des fibres alimentaires contenues dans les végétaux qui nourrissent les bonnes bactéries au détriment des mauvaises. Ces fibres alimentaires sont présentes dans les légumes et les fruits frais et constituent la partie non assimilée dans l’intestin grêle et qui va être métabolisé par quelques espèces bactériennes, justement celles qui s’opposent au développement des bactéries pathogènes.Parmi quelques probiotiques au fort pouvoir immunostimulant, choisissez ci-après ceux que vous préférez pour apporter vos 30 grammes de fibres alimentaires journalières : poireaux, asperges, endives, salsifis, topinambours, céréales complètes et bio (blé, seigle, avoine), légumineuses (haricots secs, lentilles, petits pois, pois chiches, pois cassés, …), ail, échalotes, oignons, bananes, fruits frais de saison et bio. Pour les légumes cuits, évitez les cuissons prolongées, excessives, qui réduisent leur pouvoir prébiotique et détruisent les vitamines, préférez les cuissons « al dente ».
  • Soulignons que parmi les différents régimes, le régime de type méditerranéen est un régime riche en antioxydants et en prébiotiques naturels favorisant la croissance et l’activité des bonnes bactéries.
  • Réduisez la consommation de sucres raffinés, favorisant les phénomènes de fermentation et limitez les graisses « trans artificielles » utilisées dans l’industrie agroalimentaire (pizzas, quiches, viennoiseries, produits de panification industrielle, margarines, barres chocolatées, certains plats cuisinés, etc.).
  • Limitez la consommation de viande rouge dont l’excès initie des phénomènes de putréfaction.
  • Pensez que « les antibiotiques, c’est pas automatique… et les corticoïdes non plus ! ». Les antibiotiques facilitent l’apparition de souches pathogènes parfois agressives, comme Clostridium difficile. Les corticoïdes, eux, sont une cause de l’hyperperméabilité intestinale qui favorise la pénétration dans l’organisme d’agents toxiques ou pathogènes.
  • Arrêtez de fumer ou limitez très fortement votre consommation de tabac et/ou votre exposition aux fumées (tabagisme secondaire, encens, bougies…).
  • En plus des aliments riches en prébiotiques naturels (voir ci-dessus), consommez régulièrement des aliments riches en « probiotiques », c’est à dire riches en bonnes bactéries vivantes, les meilleurs étant les produits lacto-fermentés : choucroute crue (et non pas stérilisée), yaourts (sachez que les yaourts enrichis en probiotiques n’augmentent pas significativement les bonnes souches bactériennes…), kéfir, ayran, kombucha, papaye fermentée, formages à trous, pain au levain, mais aussi saucisson (avec modération), olives, etc.

Au besoin, votre naturopathe pourra vous conseiller le recours a certains compléments alimentaires ou des spécialités alternatives associant prébiotiques et probiotiques, en coordination avec votre médecin traitant.